|
![]() |
![]() |
|
|
|
|
|
|
|
![]() |
[ Page 1 ] [ Page 2 ] [ Page 3 ] [ Page 4 ]
La période de la Guerre Froide (1945 - 1989) :
À la fin de la seconde guerre mondiale, la France est affaiblie et divisée. La montée des tensions entre Washington et Moscou forcent les États-Unis à aider la France, comme les autres alliés européens du bloc de l'Ouest, à se relever des séquelles de la guerre. La France bénéficie ainsi du plan Marshall et de la doctrine Truman.
La présence militaire américaine en France (1948-1958) :
Après le retrait de De Gaulle et l'émergence de la IVe République, les relations franco-américaines sont au beau fixe. Le régime parlementaire de la IVe république est très clairement proaméricain malgré, ou à cause, d'une forte représentation du Parti Communiste Français.
Dès février 1948, Paris autorise le transit et le séjour sur son sol des troupes américaines. Les États-Unis craignent une offensive soviétique sur l'Europe. Ils envoyent plusieurs bataillons à Saint-Nazaire et Bordeaux. Le 4 avril 1949, les États-Unis, la France, et dix autres pays signent l'accord créant l'OTAN.
Alors que le monde est en train de se polariser, la France et les autres nations européennes perdent progressivement une grande part de leur influence diplomatique sur la scène internationale. En 1954, malgré un soutien des États-Unis, la guerre d'Indochine est perdue par la France qui s'engage dans une autre sale guerre, l'Algérie.
En 1956, la crise de Suez montre bien les limites qu'implique le rôle ingrat réservé aux satellites des deux grandes puissances. L'alliance franco-anglaise est contrainte de rentrer sagement à la maison par le couple américano-soviétique. Les États-Unis, qui se découvrent anticolonialistes, critiquent de plus en plus la gestion de la « crise algérienne ».
Ces critiques sont perçues en France comme une ingérence dans les affaires intérieures.En 1958, la France abrite 100 000 américains, soldats et civils. Les régions « occupées » vivent à l'heure américaine et adoptent les produits US (films, boissons, nourriture, vêtements, musique). Cette présence américaine va engendrer un mouvement d'anti-américanisme.
« Les libérateurs » de juin 1944 sont remplacés par « les impérialistes ». Le parti communiste menace de faire basculer la France dans le camp soviétique et s'oppose ouvertement aux États-Unis.
De Gaulle et Kennedy
La volonté d'indépendance de la France :
Avec le retour au pouvoir du Général Charles de Gaulle en 1958, la décennie qui suit est une période dure pour les relations bilatérales. Le président français conteste le leadership américain, estimant que la paix ne passe pas forcément par l'américanisation du monde.
La France gaullienne cherche alors à montrer son indépendance vis-à-vis des États-Unis, notamment par sa sortie de l'OTAN, la fermeture des bases militaires américaines installées en France et sa politique d'indépendance nationale qui touche tous les domaines de la diplomatie à l'art en passant par l'économie.
La France souhaite disposer de l'arme nucléaire pour ne pas être dépendant des États-Unis. Cette ambition se heurte à la politique de non prolifération de la Commission de l’Énergie atomique du Congrès des États-Unis, qui interdit toute assistance des États-Unis, malgré plusieurs annonces en ce sens de part de la diplomatie américaine.
Cette volonté d'autonomie n'ira cependant jamais jusqu'à la rupture et, lors de moments de tensions comme le blocus de Berlin ou de la crise des missiles de Cuba, la France réaffirmera sans ambiguïté son alignement stratégique dans le bloc occidental.
Si de Gaulle est accueilli avec tous les honneurs aux funérailles de John Fitzgerald Kennedy, les relations franco-américaines ne vont pas tarder à devenir exécrables après l'accession au pouvoir de Lyndon Baines Johnson.
Le président Charles de Gaulle, bien qu'il ait un temps refusé la décolonisation française en Indochine, condamne l'aide militaire apportée par les États-Unis d'Amérique à la République du Viêt Nam (dite Viêt Nam du Sud) contre la rébellion communiste menée par le Viêt Minh (autoproclamé « République démocratique du Viêt Nam », dite Viêt Nam du Nord), ainsi que l'attaque israélienne lors de la guerre des six jours.
Le 21 février 1966, de Gaulle annonce sa volonté de se retirer du commandement militaire de l'OTAN, tout en restant membre de l'Alliance. C'est la fin d'un processus de désengagement qui avait débuté en 1959, après le rejet anglais de sa proposition de cogestion par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France de l'état major de l’O.T.A.N.
Cela annule le traité établi en 1948 visant à la libre circulation des troupes américaines sur le sol français. Le président des États-Unis redéploie les 70.000 hommes installées en France, vers la RFA, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Italie.
Une nouvelle entente :
Le départ de De Gaulle en 1968 ramène une relative détente entre les deux nations. Dès 1970, Georges Pompidou rééquilibre les relations avec Richard Nixon en effectuant une politique de rapprochement avec les États-Unis. Il est aidé par le francophile secrétaire d'état américain Henry Kissinger.
Nixon contourne même les lois de son pays afin de fournir à la France des super ordinateurs essentiels pour la recherche, notamment dans le domaine nucléaire. Le président fait ensuite modifier la loi et entame alors des relations officielles d'échanges d'informations dans les domaines très sensibles du nucléaire.
Mais en 1973, les tensions ressurgissent. Les deux politiques s'opposent sur plusieurs dossiers notamment sur la création d'une nouvelle charte atlantique. Kissinger envenime la situation en qualifiant la France « d'enfant rebelle de l'Europe. »
Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, les relations bilatérales sont meilleures grâce à une légère détente du conflit Est-Ouest, de plus les États-Unis sont frappés par le choc pétrolier. La France profite de ce contexte pour affirmer sa position internationale en manifestant une solidarité sans faille avec les États-Unis lors des crises internationales.
La fin du septennat de Giscard d'Estaing est marquée par une nette dégradation des relations entre Paris et Washington due à un regain des tensions entre les deux blocs au lendemain de l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS en 1979.
En 1981, l'alternance politique gauche-droite en France assombrit les relations. Les élans tiers-mondistes de François Mitterrand inquiètent les États-Unis mais les relations reprennent vite. Entre 1981 et 1983, la France socialiste est une solide alliée de l'Amérique de Ronald Reagan. En 1983, les tensions refont surface à cause de contentieux commerciaux mais ne dégradent pas les relations diplomatiques.
Entre admiration et rejet (1989 - 2001)
La chute de mur de Berlin en 1989 et l'éclatement de l'URSS en 1991 mettent fin à la bipolarisation du monde. Mais ces événements font entrer le monde dans une période instable, de nouvelles menaces apparaissent comme les conflits régionaux (Palestine) et le terrorisme international (Attaque à la bombe du World Trade Center à New York en 1993).
Dans ce contexte, les États-Unis et la France se rapprochent pour faire face ensemble à ces menaces.
La première guerre du golfe :
Il faut ensuite attendre la première guerre du Golfe pour voir à nouveau à l'action les relations franco-américaines. Le cas est d'ailleurs d'autant plus intéressant que le président français François Mitterrand était socialiste tandis que George Bush père était un Républicain. Malgré ce fossé culturel, l'entente entre les deux alliés fut bonne.
Les Américains se félicitèrent d'ailleurs de l'efficacité des troupes françaises à l'occasion de ce conflit, une délégation défilant même à New York à l'occasion d'une parade de la victoire. L'après guerre en Irak fut pris en mains par quatre pays : le Canada, la Grande-Bretagne, les États-Unis et la France. Les missions dévolues à ses nations étaient de contrôler l'espace aérien, de faire respecter les zones d'exclusions et de bombarder au sol tous les sites suspects.
Après plusieurs temps de ce régime sévère, France et Canada décident de ne plus accepter les missions de bombardement au sol et se contentent alors de missions d'observations ou de protection de l'espace aérien. C'est à ce moment là qu'éclate la belle entente franco-américaine, en pleine ère Clinton.
Depuis les toutes dernières années des présidences Clinton, la France et le Canada militent pour un assouplissement de l'embargo en Irak arguant que c'était avant tout la population qui en subissait les conséquences. L'UNICEF évoqua même un bilan catastrophique de 500.000 enfants morts en raison de cet embargo. Gros problème pour les États-Unis et la Grande-Bretagne qui, en raison de leur attitude « guerrière » vis-à-vis de l'Irak, ne parviennent pas à signer des contrats avec le gouvernement irakien pour la période d'après embargo...
La France, en revanche, engrange les contrats. Ces derniers seront d'ailleurs souvent utilisés par les Américains pour critiquer la position française sur l'affaire irakienne de la deuxième guerre du Golfe.
Par la suite les deux pays ont coopéré militairement dans plusieurs crises : Bosnie, Kosovo, Afghanistan, Haïti, etc.
* Retrouvez cet article sur le site « Wikipedia » ainsi que de nombreux autres liens vers des « mots-clés ».