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Des relations complexes avec la jeune nation (XIXème siècle)
Après la signature du traité de paix de 1783, deux grand partis politiques se forment aux États-Unis: les démocrates-républicains, francophiles et les fédéralistes qui souhaitent renouer les liens avec l'Angleterre.
Les relations entre la France et les États-Unis suivront les influences relatives de ces deux partis. C'est ainsi que les États-Unis et la France conçoivent leurs constitutions à la même époque et que la philosophie des Lumières inspire ces mouvements et transparaît clairement dans les deux textes.
Mais la jeune nation signe bien vite quantités d'accords avec l'ancienne métropole coloniale et le soutien américain durant les guerres révolutionnaires puis de l'empire fut quasi inexistant.
La quasi guerre :
Au début de la révolution Française, les relations sont excellentes entre les républicains américains et les révolutionnaires français, mais elles se détériorent après l'exécution de Louis XVI. Les français reprochent au gouvernement de Washington sa neutralité dans les guerres révolutionnaires, le rapprochement avec l'Angleterre et les retards de remboursement de la dette.
En 1794, Edmond Genêt, ambassadeur de France à Philadelphie, est révoqué par les américains après de nombreuses maladresses. Ils lui fournissent cependant l'asile et s'opposent à son retour en France alors confrontée à la Terreur.
Le 19 novembre 1794, le traité de Londres signé par John Jay est vécu comme une trahison par les français, puisqu'il permet aux anglais de confisquer les marchandises françaises découverte dans les navires américains. La Convention réplique en immobilisant des navires américains au mouillage dans les ports français et en autorisant ses corsaires à arraisonner ceux qui sont en mer.
En 1797 éclate l'affaire XYZ. Des agents du ministre français des affaires étrangères Charles Maurice de Talleyrand exigent des pots de vin de la part des émissaires américain venus négocier un traité. Ces révélations provoquent un scandale aux États-Unis et le président John Adams doit peser de tout son poids pour éviter une déclaration de guerre formelle contre la France.<
Les relations entre les deux pays continueront cependant de se dégrader pour aboutir à la révocation de Charles Pinckney. C'est le début de l'état de « quasi guerre », avec des combats navals entre les deux nations, qui ne prendra fin qu'avec la signature du traité de Mortefontaine en 1800.
Vente de la Louisiane :
Achat de la Louisiane
Par les conventions du 30 avril 1804, le premier consul Napoléon Bonaparte vend la Louisiane, dont la superficie correspondait à dix états américains actuels, à la jeune République des États-Unis. On dit souvent que la France et les États-Unis ne se sont jamais fait la guerre, pourtant le contrat de cession de la Louisiane garde la trace de ces conflits.
En effet, sur les sommes demandées par la France aux États-Unis, 25% sont retenues par les États-Unis au titre des « dommages de guerre » suite aux confrontations, le plus souvent défavorables aux Américains, qui marquèrent la période troublée de la Révolution. Précisons également que la somme demandée par la France pour la Louisiane représentait 150% du PIB des USA de l'époque, c'était donc une somme non négligeable.
Les États-Unis n'avaient évidement pas ces liquidités, et des banques françaises furent sollicitées pour financer le contrat.
Les Américains tentent d'envahir le Canada, mais ils sont nettement repoussés par les troupes anglaises qui incendient même les principales villes de la côte Est en 1812. C'est à la même époque qu'Alexis de Tocqueville écrit De la démocratie en Amérique.
Guerre de Sécession
Napoléon III, à l'image des autres régimes européens, tient à rester officiellement neutre dans la guerre de Sécession qui ravage les États-Unis entre 1861 et 1865. Officieusement toutefois, Napoléon III a, comme les Anglais, une préférence pour les Sudistes qui ont un état d'esprit plus « européen » que les Yankees du Nord. Napoléon III interdit à tous français résidant aux États-Unis de participer au conflit.
Pourtant, sur les 53 989 Français recensés aux États-Unis en 1860 aux États-Unis, 40 % combattirent dans le Nord, soit environ 14 000 sur 35 819, contre environ 70 % dans le Sud, soit 12.000 combattants sur 18.170 français du Sud. Certains régiments de Français s'illustrèrent dans les deux camps. Citons ici le 55e Régiment de New York, les « Gardes La Fayette », pour les Yankees, et les troupes du général Camille de Polignac, surnommé « La Fayette du Sud » par les confédérés.
Paix et Art
Les populations de France et des États-Unis sont comparables en 1870. C'est à cette période d'égalité démographique que le sculpteur français Bartholdi expose le 10 mai 1876 à l'Exposition universelle de Philadelphie la « torche de la Liberté » que devrait brandir la Statue de la Liberté alors en projet. Construite et même totalement assemblée à Paris, la Statue de la Liberté est ensuite démontée, mise en pièces détachées dans les caisses expédiées à New York. Elle est finalement inaugurée le 28 octobre 1886.
D'une manière générale, l'influence de l'Académie des Beaux-Arts de Paris sur l'architecture américaine s'étend de 1860 aux années 1930. Plusieurs architectes américains (Richard Morris Hunt, Henry Hobson Richardson, Frank Furness) voyagent en France et rapportent l'éclectisme en vigueur à cette époque.
Le temps des guerres (1914 - 1945)
Première guerre mondiale :
Au début de la guerre, les États-Unis observent une politique de stricte neutralité. Isolationnistes par tradition et encore très vulnérables militairement, ils n'ont aucun intérêt direct à défendre dans le conflit qui vient d'éclater. Si l'opinion publique penche en faveur des alliés, l'Allemagne étant désigné comme la principale responsable des horreurs de la guerre, elle manifeste des sentiments pacifistes très forts.
En janvier 1915, puis en janvier 1916 Edward M. House est chargé par le président Woodrow Wilson de mettre en place une conférence de paix. Ces missions sont des échecs du fait de l'intransigeance des gouvernements, dont celui de la France qui exige la rétrocession de l'Alsace-Lorraine. En janvier 1917 une troisième tentative obtient l'accord des alliés mais l'Allemagne s'oppose toujours à une médiation des États-Unis.
Sur un plan économique, la guerre permet aux États-Unis d'exporter leurs produits Le commerce transatlantique est florissant, jusque en 1917 quand les Allemands décident de reprendre la guerre sous-marine qu'ils avaient suspendu après le torpillage du paquebot Lusitania en 1915. Les États-Unis rompent les relations diplomatiques avec l'Allemagne. Le 19 mars, les Allemands coulent le Viligentia. Le 2 avril 1917, Wilson fait voter la déclaration de guerre par le Sénat.
La commission d'enquête Ney a estimé en 1936 que c'était principalement des considérations économiques liées à la dette des alliés, qui avaient motivé cette entrée en guerre. Les Etats Unis étaient en effet devenu très rapidement créancier du vieux Continent, prêtant 2,3 milliards de dollars aux alliés et 27 millions aux empires centraux.
Dans les mois qui suivent, les soldats américains s'engagent progressivement sur le territoire français. Le gros des troupes n'arrive dans les tranchées de la Première Guerre mondiale qu'à l'été 1918. Diplomatiquement toutefois, l'avis américain pèse peu face à la résolution française de mettre définitivement hors d'état de nuire la menace allemande. Les quatorze points avancés par le président des États-Unis Woodrow Wilson lors de la création de la Société des Nations ne sont donc pas repris dans le traité de Versailles.
Le 19 février 1999, le président de la République française, Jacques Chirac, avait remis la légion d'honneur à des anciens combattants américains de la première guerre mondiale, à Washington D.C. : au total, près de 300 anciens combattants américains ont déjà reçu cette distinction.
Entre-deux guerre :
Pendant l'entre-deux-guerres, les relations entre les deux nations sont cordiales. Pendant les années folles la culture américaine commence à s'implanter en Europe avec le jazz, le cinéma ou des romanciers comme William Faulkner. À la même époque, la mode, la littérature, la philosophie, le théâtre, l'art et la gastronomie française sont appréciés des élites américaines.
En 1928 les deux nations sont à l'origine du Pacte Briand-Kellog.
Seconde guerre mondiale :
Au début de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ne sont absolument pas prêts à s'engager et le 16 juin 1940 Franklin Roosevelt rejette la demande d'assistance militaire émise par Paul Reynaud. A cette époque le pays ne disposait, selon les estimations actuelles des historiens américains que de la 39ème armée du monde.
Bien que dès le 16 septembre Roosevelt rétablisse la conscription et commence à engager l'industrie dans l'effort de guerre, les États-Unis sont partagés entre les isolationnistes et les interventionnistes. Le 11 mars 1941 Roosevelt obtient cependant du Congrès la permission d’approvisionner en armements les alliés.
Les États-Unis entrent finalement en guerre à la suite de l'attaque sur Pearl Harbor. Eisenhower qui entretient encore des relations diplomatiques avec le gouvernement de Pétain n'apprécie pas du tout De Gaulle, qui le lui rend bien. D'humiliations en bassesses, les relations entre la France Libre et Washington sont quasi inexistantes jusqu'en juin 1944.
La Libération :
Roosevelt avait prévu de placer la France sous administration de l'AMGOT, comme les Pays-Bas ou l'Italie par exemple. De Gaulle s'y oppose fermement et engage une course de vitesse pour imposer l'administration du gouvernement provisoire de la République française sur l'ensemble du territoire. Prenant conscience de la popularité dont jouit le général, Roosevelt s'incline dès juillet 1944 et reconnaît la légitimité du GPRF. Roosevelt reste cependant extrêmement méfiant envers son encombrant allié.
C'est alors l'Angleterre qui permet à la France de retrouver sa place dans le concert des nations. A la conférence de Yalta, elle insiste pour que la France soit en charge d'une zone d'occupation de l'Allemagne et c'est également cette alliance qui permet à la France d'obtenir l'un des cinq fauteuils de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.