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Le système économique américain
Silicon Valley, technopole américain, Californie
Le modèle économique américain se veut comme un système libéral destiné à satisfaire les aspirations des populations au confort matériel et à la liberté. Il a une dynamique qui dépasse le simple cadre de ses frontières, ce modèle s’exporte à travers le monde, ce qui a amené un certain nombre d’analystes à parler « d’Empire » afin de désigner la puissance économique américaine.
Cette puissance semble aujourd’hui rayonner sur le monde comme un véritable leadership mondial appuyé sur sa puissance financière et militaire, ainsi que sur l’extraordinaire diffusion de l’American Way of Life.
La croyance optimiste dans la réussite individuelle apparaît comme intrinsèquement liée à la civilisation américaine. Cette culture du succès individuel par l'Economie s'incarne dans un engagement de la nation américaine pour soutenir les petites entreprises, considérées comme le moteur de l'Economie et le symbole de la réussite et de la liberté.
La Small Business Administration est le principal outil du soutien public au tissu dense et vivant des petites entreprises américaines en vigueur depuis l'après-guerre. Le Small Business Act a affirmé dès 1953 le rôle majeur des petites entreprises dans l'économie américaine. Dans la pensée économique américaine, la petite entreprise, fondement du capitalisme américain et composante du rêve américain, doit être aidée par le Gouvernement.
La déclaration d'Indépendance des Etats-Unis du 4 juillet 1776 met au rang des droits inaliénables de l'homme, la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Dans la conception des pères fondateurs de la nation américaine, ce bonheur passe principalement par une réussite matérielle, conçue comme le signe de la grâce divine. Pour les puritains américains, la réussite résultait en effet d'un plan divin.
Max Weber voyait d'ailleurs dans cette soif d'acquisition matérielle et dans les qualités requises pour la satisfaire le goût du travail et la frugalité, la manifestation de l'esprit du capitalisme. Le fermier et l'entrepreneur indépendant du XIXème siècle représentent, dans la culture américaine, un exemple d'individus entreprenants, qui s'attaquent seuls, avec optimisme, à la « Frontière » et à la création de nouvelles industries.
Ils témoignent du fait que l'ardeur au travail, la vertu, et la philanthropie mènent à la réussite sociale. Le mythe du « self made man » est toujours vivant dans la culture américaine. Individu béni, il bénéficie, grâce à ses efforts, d'une ascension sociale foudroyante qui le porte aux sommets de la fortune. Aux Etats-Unis, les « nouveaux riches », loin d'être méprisés comme des usurpateurs matérialistes à la légitimité douteuse, sont glorifiés, car leur ascension est la preuve de la vitalité d'une société qui rémunère le mérite et la prise de risque.
La petite entreprise est donc au coeur de la culture américaine. Elle rend possible une réussite individuelle qui est un des fondements du Contrat social américain. C'est à ce titre qu'elle a autant bénéficié de l'aide du Gouvernement américain. Le soutien des pouvoirs publics est en effet important mais il se distingue radicalement de celui des pouvoirs publics français, sous-tendu par une conception de l’Economie totalement différente.
Il s’agit ici de favoriser la réussite individuelle et la libre concurrence en luttant contre les monopoles, notamment par des lois anti-trusts. L’assistance des pouvoirs publics « à la française » s’inscrit davantage dans une optique sociale et collective. Le Small Business Act, voté le 30 juillet 1953 par le Congrès, est le texte fondateur de la politique américaine d'aide en faveur des PME.
Cette loi-cadre, modifiée à de nombreuses reprises, a affirmé la nécessité d'orienter prioritairement l'action des pouvoirs publics vers la petite entreprise, conçue comme l'élément le plus dynamique de l'Economie.
Le législateur a vu en effet dans l'entreprise de petite dimension l'incarnation des principes de liberté d'entreprise et de libre concurrence, inséparables de la conception américaine de l'économie de marché. Le texte de 1953 affirme que l'essence du système économique américain réside dans la libre concurrence, qui découle elle-même de l'existence des petites entreprises.
Dans la section 202 du Small Business Act, le Congrès déclare que « le Gouvernement doit aider, conseiller et protéger dans toute la mesure du possible les intérêts de la petite entreprise, afin de préserver l'esprit de libre concurrence, d'assurer qu'une proportion équitable des marchés publics soit passée avec de petites entreprises, et de maintenir en la renforçant l'économie de la Nation dans son ensemble ».
Bilan de l'économie américaine en Décembre 2004
Wall Street, bourse de New York
Après 3 ans de croissance en grande partie aidée par des soutiens fiscaux et monétaires, et malgré les signes ambigus du marché de l’emploi durant l’été, l’Economie américaine croît aujourd’hui de sa propre dynamique. Mais cette dynamique n’apparaît pas très forte, ce qui menace la stabilité du sentier de croissance actuel, en faisant ressortir la difficulté à résorber des déficits publics et extérieurs d’une ampleur exceptionnelle.
L’année 2004 aura finalement été une année de croissance particulièrement forte croissance du PIB américain par trimestre. Au troisième trimestre le PIB des Etats-Unis a progressé au rythme très élevé de 3.9%, ce qui permet d’envisager une croissance supérieure à 4% pour l’ensemble de l’année 2004 :
Cette forte activité a permis le redémarrage de l’emploi dès le début de l’année, très vigoureusement au second trimestre : de mars à mai ce sont environ 300 000 emplois par mois qui ont été créés et l’emploi industriel a enfin cessé de se réduire. Ce redémarrage a marqué le pas depuis, les chiffres modestes de l’été ayant même fait craindre un retour à la situation de l’an dernier.
Mais malgré le dernier chiffre de novembre qui a déçu les observateurs avec 122 000 emplois crées contre 200 000 attendus (et 300 000 le mois précédent), les créations d’emplois semblent devoir rester orientées positivement, bien qu’à un rythme à peine suffisant pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail (soit 150 000 personnes par mois). De ce point de vue la nouvelle baisse du taux de chômage à 5.4% ne doit pas faire illusion, car elle traduit plutôt un retrait du marché du travail de personnes n’espérant pas de recrutement rapide.
Ceci risque de peser sur la capacité des consommateurs à porter à bout de bras la croissance comme ils l’ont fait encore au troisième trimestre (ils ont contribué à plus de 3.5% des 3.9% de croissance enregistrée). Les ventes au détail, si elles restent robustes depuis le début de l’année, sont plus fluctuantes d’un mois à l’autre que lors des deux dernières années. Les signes mixtes du week-end de Thanksgiving (ventes fortes dans le haut de gamme mais ventes totales moyennes ;
12.2 milliards de dollars de ventes à crédit sur les 17.9 réalisées en 3 jours) ne permettent pas d’anticiper une fin d’année tonitruante et les premières soldes ont fait leur apparition.
Les moteurs de croissance pour le futur proche sont toutefois loin de devoir tourner à plein régime. La consommation des ménages devrait certes continuer à progresser mais à un rythme qui ne peut que ralentir du fait :
La confiance mitigée des consommateurs (l’indice de confiance suivi par le Conference Board a reculé en novembre pour le 5ème mois d’affilée) devrait donc bien les pousser à inverser la tendance sur le taux d’épargne, historiquement bas à 0.2%, et à recommencer à épargner.
Seul moteur potentiel qui pourrait s’accélérer, celui des exportations dopées par la baisse du dollar, qui tutoie aujourd’hui des plus bas décennaux, et semble s’orienter vers des cours punitifs pour nos exportateurs. Ceci ne dépend pas toutefois que des exportateurs américains mais aussi de la croissance dans le reste du monde.
Et compte tenu des recompositions majeures dans le paysage industriel mondial au cours des 15 dernières années (relocalisation dans les pays émergents, « outsourcing », développement des échanges intra firmes), il ne faut sans doute pas compter sur des effets aussi massifs que ceux qui prévalaient précédemment. Ce qui rend d’autant plus visibles les déficits publics et extérieurs des Etats-Unis :